Le P-51 Mustang, les nazis lui disent merci...

Publié le par Planck

 

  avion bam bam

 

Pour vous chers lecteurs, une nouvelle rubrique fait son apparition.

Dans la galaxie détraquée de Planck, une rubrique pour les fans du genre ou les gourmets d’anecdotes historiques pour le moins originales est née.

 

 Cette nouvelle rubrique concernera les trop peu célèbres chevaliers des temps modernes et leurs diaboliques montures en vous plongeant dans un univers de vrombissements de moteurs et de sifflements de réacteurs à haute altitude, vous précipitant à plus de Mach 2 dans le monde peu connu de l’aviation j’ai nommé, la rubrique des Flying Legends !

 

  Vous découvrirez à vous en douter des avions de légende de toutes les époques photographies à l’appui, et les anecdotes rocambolesques de certains de leurs pilotes les plus connus, replaçant ces vieux « coucous » dans des contextes qui ont marqué l’histoire.

 

 

Alors tous à vos avions et bon vol !

 


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   Pour inaugurer cette rubrique j’ai choisi de vous présenter le fameux North American P-51 Mustang, célèbre avion de chasse américain de la Seconde Guerre Mondiale.

En effet il mérite un peu plus d’attention que beaucoup d’autres par le fait qu’à lui seul il renversa le tournant de la guerre. Il fut probablement le meilleur chasseur de la Seconde Guerre mondiale, bien qu’il n’apparut sur les fronts que dans le courant 1942.

Il fut immédiatement apprécié par ses pilotes de par son extraordinaire moteur V12 Merlin (Anglais) lui permettant d’atteindre les 700 km/h à haute altitude (10 000m), son autonomie de plus de 3000 km et son aérodynamisme.

Bref, il surclassait tous les avions allemands conventionnels de l’époque. Surnommé par les « Mustang Riders » (ses pilotes) « The Torque Machine » (machine de couple, à comprendre couple du moteur) il fut produit en des milliers d’exemplaires (15 000) et en dizaines de versions.

 

Grâce à lui, les Etats-Unis obtinrent la supériorité aérienne nécessaire pour l’invasion de l’Europe et l’exécution du débarquement du 6 juin 1944.

 

 

 

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  Il accompagnait et escortait les bombardiers américains décollant depuis l’Angleterre jusqu’à leurs zones de bombardement parfois à l’Est de l’Allemagne, voir jusqu’en Pologne (plusieurs heures de vol). Puis grâce à ses réservoirs additionnels (les bidons sous les ailes sur la photo ci-dessus) il pouvait encore se battre et revenir jusqu’à sa base.

Ces « anges gardiens » engageaient presque à chaque sortie les As de la Luftwaffe (l'aviation allemade), qui firent, avant la création du P-51Mustang, un carnage parmi les rangs des formations de bombardiers.

Beaucoup d’équipages doivent leur vie à la puissance des canons du Mustang et à son long rayon d’action. Avant son entrée en service, aucun avion allié n’avait l’autonomie nécessaire pour accompagner les raids (aller et retour) jusqu’à destination, faisant ainsi des bombardiers une cible facile pour les allemands.

 

 

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  Sur la photo ci-dessus, on voit en haut à droite un Mustang escortant (de l’arrière-plan vers le 1er plan) un B-25 Mitchell, un B-17 Flying Fortress et un B-24 Liberator, principaux bombardiers américains de la guerre.

Après plusieurs essais, il apparut que la meilleure protection pour les bombardiers était de faire voler l’escorte de chasseur 1000m au dessus de la formation permettant ainsi en cas d’attaque des fameux Messerschmitt allemands de piquer sur l’ennemi et prendre de la vitesse, atout primordial en combat aérien.

 


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Big Beautiful Doll

et les Tuskegee Airmen

 

 

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Chaque avion était baptisé, bien souvent de nom féminins et couramment illustrés d’une belle « pépé ». Sur celui-ci on peut lire Big Beautiful Doll (« grande et belle poupée ») à côté du tableau de victoire du pilote.

Sous la verrière on distingue de nombreuses croix gammées (31), elles représentent autant d’avions allemands abattus en combat par ce pilote américain. A noter que au-dessus des croix nazis sont dessinés 6 drapeaux japonais, c’est-à-dire qu’il a abattu également 6 avions nippons, ce pilote a donc du être muté du Pacifique en Europe.

Au total il est crédité de 37 victoires aériennes, un palmarès déjà impressionnant.


 

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  Les Tuskegee Airmen, les terreurs noires du 332th Fighter Group.

 


   Le P-51 Mustang fut également la monture des premiers pilotes afro-américains de l’époque.

Au temps de la ségrégation, devenir pilote pour un noir relevait de l’impossible, tant ils étaient perçus comme des sous-hommes. Cependant face aux pressions des minorités, l’US Air Force décida de créer en 1941 une unité de pilotes noirs basée à Tuskegee, Alabama.

Avec détermination, ces jeunes pilotes afro-américains surmontèrent les difficultés et l’antipathie de leurs camarades blancs pour obtenir finalement (pour un petit nombre d’entre eux) les ailes de pilotes si espérées. A la tête de la première promotion se trouvait le capitaine Benjamin Olivier Davis Jr qui devint plus tard le premier général noir de l’US Air Force. Après un entrainement de chasse en Tunisie, les Tuskegee Airmen, comme ils furent surnommés, rejoignirent le front de l’Ouest sur les fameux Mustang dans le 332e groupe de chasse.

 

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Malgré un calvaire quotidien sur une base fréquentée majoritairement par des blancs, supportant le racisme et les humiliations, ces pilotes se distinguèrent par leur courage et leur professionnalisme. Affectés aux groupes d’escorte de bombardiers effectuant les raids quotidiens sur l’Allemagne, ils remportèrent de nombreuses victoires sans jamais perdre un seul bombardier, fait très rare dans les unités de chasse (ce fut une des seules unités à pouvoir s’en vanter). Paradoxalement, les équipages de bombardiers ignoraient bien souvent qu’ils devaient leur salut à des pilotes noirs, ne reconnaissant cette unité prestigieuse que grâce à la queue rouge de leurs Mustang. Ces pilotes devront attendre mars 2007 pour que le Président George W. Bush leur remette officiellement la médaille d’or du Congrès, ils en restait alors moins de 300.

 


 

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Bill Overstreet et son Berlin Express,

vodka contre « Boche » et duel aérien sous la Tour Eiffel

 

 

  Affecté au 357th Fighter Group, Bill Overstreet fut pilote de chasse sur P-51 Mustang durant les 3 dernières années du conflit. Crédité de 10 victoires, il survécut à la guerre et est actuellement toujours vivant. Abattu seulement 2 fois, il parviendra à rejoindre ses lignes et à reprendre le combat, sans blessures majeures. Il avait surnommé son P-51 Berlin Express du fait des nombreux vols qu’il effectuait au-dessus de l’Allemagne.

Après avoir tenté durant toute sa vie d’en oublier les ravages, Bill Overstreet fait aujourd’hui l’effort de se rappeler son Odyssée aérienne pour notre plus grand plaisir. Laissez-moi vous conter deux anecdotes.

 

 

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Bill Overstreet, au centre, est reconnaissable à sa pipe qu’il aimait fumer.


  En Aout 1944, après un vol de 7heures au dessus de l’Europe, son escadrille à bout de carburant se posa en Russie. Malgré les difficultés inhérentes à la barrière de la langue, les mécaniciens soviétiques remirent tant bien que mal les avions en état de vol et les ravitaillèrent pour le vol retour vers l’Italie.

Cependant, séduit par le goût de la vodka russe, il décida d’en emporter quelques bouteilles. Il faut préciser que dans un avion de chasse il n’existe pas de soute à bagage, et que dans le cockpit, il est impossible de garder des bouteilles qui pourraient blesser le pilote lors d’évolutions et de virages serrés.

Bravant la réglementation, le lieutenant Overstreet décida d’enlever ses bandes de munition de 50, laissant les chargeurs des mitrailleuses vides, qu’il remplaça par ses fameuses bouteilles.

Ainsi armé de vodka, il fit décoller son Berlin Express avec son escadrille pour l’Italie. Mais l’imprévu arriva, lors du vol retour ils tombèrent sur un groupe de chasseurs allemands qui prirent la fuite devant les Mustangs, en effet les P-51 étaient foncièrement redoutés par les pilotes allemands, largement inférieures sur leurs avions.

Décidant pour des raisons inconnues d’en poursuivre un malgré ses chargeurs plein de vodka, le lieutenant Overstreet obtint une victoire originale ; le pilote allemand, sans doute un jeune inexpérimenté avec la peur au ventre, sauta en parachute sans que l’américain n’ait tiré une seule cartouche !

 

Le pilote du Berlin Express reconnaitra plus tard qu’il ne pouvait décemment se créditer d’un tel coup de chance.

 

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La seconde anecdote présente un aspect plus théâtral.


  Durant le même été, lors d’un autre raid de bombardement sur l’Allemagne, l’escadrille du lieutenant Overstreet engagea des chasseurs allemands qui attaquaient la formation de bombardiers. Poursuivant un As du manche, le Berlin Express plongea aux trousses d’un allemand qui, ne se laissant pas aligner, l’entraîna vers Paris dans l’espoir de voir la DCA (Défense Contre Avions) allemande surnommée la Flak, descendre cette inopportun américain. Mais malgré le tonnerre d’explosions en tous sens dans le ciel de la capitale, le Berlin Express ne lâcha pas l’allemand.

La poursuite se continuait au ras des toits et des monuments jusqu’à arriver sur la Tour Eiffel. Sans hésiter, l’allemand plongea sous le l’édifice de métal, suivi par le Mustang. Entre les 4 pieds de la Tour Eiffel et au ras du sol (voir photo ci-dessus) l’allemand ne pouvait plus, durant quelques secondes, manœuvrer. Ce faible laps de temps fut mis à profit par Bill Overstreet qui en profita pour lâcher une longue rafale de ses 50 mm qui touchèrent le fuselage et le moteur de l’ennemi. Ayant commis sa seule erreur, ce pilote allemand qui s’était montré plutôt doué s’écrasa en flammes dans les rues de Paris. Il ne restait plus qu’au lieutenant Overstreet à quitter la zone, salué par une DCA encore plus accrue, les artilleurs allemands ne craignant plus de toucher leur camarade.

 

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  Pour finir cette première parution dans notre nouvelle rubrique voici une photographie du P-82 , la réunion de 2 fuselages de Mustang, permettant en centralisant l’armement (les mitrailleuses) dans l’aile centrale de libérer les espaces internes des ailes extérieures pour y loger de plus gros réservoirs.

Malgré les deux cockpits, il n’y avait qu’un pilote, l’autre homme servait de navigateur ou d’observateur. Ce prototype ayant une plus grande autonomie fut développé en 1944 sur une commande de l’US Air Force pour le front du Pacifique, où les distances à parcourir étaient plus grandes. Cependant lors de son premier vol le 15 avril 1945, l’île d’Iwo Jima venait de tomber aux mains des américains et ils y installèrent une base pour les raids sur le Japon. La proximité de l’île par rapport à l’archipel japonais permettait aux chasseurs conventionnels d’escorte d’effectuer l’aller retour sans problèmes.

Le projet ainsi mort-né du P-82 subira également les coupes budgétaires suite à la fin du conflit retardant encore son développement. Livré finalement en 1948 au nombre de 150, l’avion déjà surclassé par l’apparition des avions à réaction verra ses jours comptés puisque déjà en 1951. Toutes autres commandes de l’appareil seront résiliées.

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Publié dans La Faktory

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P
Mon Dieu,<br /> Je partage les commentaires de ces autres internautes...<br /> L'article est en effet rédigé par quelqu'un de bonne volonté, mais qui ne maitrise pas du tout le sujet.<br /> Je ne reviendrai pas sur les aspects techniques abordés; oui les 109, surtout de série Gustav et Karl, étaient supérieurs, comme beaucoup d'appareils allemands, (avance conservée pour leur industrie automobile d'ailleurs)...<br /> Non, ce qui m'interpelle, c'est une fois de plus la déformation, la réécriture de vérités numériques qui s'imposent aux yeux du grand public qui pense alors être bien informé... Et c'est dans tous les domaines. Quand vous êtes pointu dans un thème, et que vous lisez ce genre d'article, vous vous dites qu'il doit en aller de même pour une multitude d'autres sujets.<br /> A 57 ans bientôt, ce n'est que la deuxième fois que je poste un commentaire sur un site, et je crie haut et fort que même si je "surfe" et lis ce genre de choses, je suis de plus en plus convaincu qu'Internet et la surabondance de pseudo informations vont embrouiller et tromper les masses... <br /> Oui, on raconte tout et n'importe quoi...<br /> Les promesses des "autoroutes de l'information" comme on nommait le Web dans les années 90 sont bien loin. Oui je sais je suis un vieux roudoudou et il ne faut pas jeter l'enfant avec l'eau du bain, ... mais là, elle est bien noire l'eau...<br /> Bien à vous qui lirez peut-être
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D
Perso, je n'ai pas du tout compris pourquoi "les nazis devraient lui dire merci" ?<br /> Si quelqu'un a une explication, elle est la bienvenue.
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M
Le Bf 109 était supérieur au Mustang ! Stop à la fausse propagande ! Ou alors il faut comparer un P51D face à un 109 G2...<br /> <br /> Mais à époque équivalente le 109 était devant ; si on compare le P51D au Bf 109G10 avec le DB605 ASC (je ne parle même pas du K qui là surclassait sur tous les points le P51D) :<br /> <br /> Vitesse maxi : P51 : 710 km/h / Bf109 : 720 km/h<br /> Temps moyen rotation 360° : P51 : 10,80s / Bf109 : 10,30s<br /> Taux de roulis : P51 : 140°/s / Bf109 : 130°/s<br /> Vitesse de décrochage : P51 : 160 km/h - Bf109 : 150 km/h<br /> Taux de montée : P51 : 53 m/s / Bf109 : 60m/s<br /> <br /> L'armement : le P51 n'avais que des mitrailleuses de 12.7 quand le 109 avait des mitrailleuses de 13 mm et un canon de 30 !<br /> <br /> Le P51D avait uniquement l'avantage en autonomie et en visibilité ;le 109 avec ses volets était plus manoeuvrant que le P51 (qui n'avait que 2 positions de volets : rentrés ou sortis, quand le Bf 109 avait une position rentrés, une position combats, une position décollage et une position atterrissage)<br /> <br /> Mais comme ça a déjà été écrit en commentaires, les vainqueurs écrivent l'histoire qui les arrangent...<br /> <br /> Le fait que 20 ans après la guerre les Espagnols produisaient encore le 109 sous licence démontre bien que cet appareil était fabuleux... En outre la conception du Bf 109 date de 1935 contre 1940 pour le P51, malgré ça le 09 était meilleur... Une chance pour les alliés que Messerschmitt n'a pas pu développer davantage le 262...
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E
Texte bourré de contre-vérités !! Le P 51 n'a jamais été le "meilleur chasseur" de la 2e guerre mondiale ! Où êtes-vous allé pêcher ça ? Vous êtes mal renseigné. La rétro-propagande américaine, qui "reconstruit" la 2e guerre mondiale pour en éliminer tout ce qui n'est pas américain, a fait de nombreuses victimes ...
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D
Le "Mustang" Berlin Express n'était certainement pas armé de canons de 50 mm mais de mitrailleuses point 50. Point 50, c'est la fameuse 12,7 mm c-à-d un demi pouce.
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